Les prix du pétrole sont repartis en forte baisse à l'ouverture vendredi à New York, sous l'effet d'un regain du dollar, qui réduit le pouvoir d'achat des investisseurs cherchant à se protéger de l'inflation.
Vers 13H05 GMT, le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre valait 117,60 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), en baisse de 2,42 dollars par rapport à son cours de clôture la veille.
"Le fort redressement du dollar met sous pression les prix", expliquait Ellis Eckland, analyste indépendant basé à Chicago. Pour l'analyste, le baril d'or noir pourrait finir la séance entre 115 et 116 dollars.
Le billet vert s'échangeait aux alentours de 1,50 dollar pour un euro vendredi, contre plus de 1,54 jeudi soir. Ce renforcement de la monnaie américaine est dû à des déclarations du président de la banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, qui a affirmé pour la première fois jeudi que les risques pour la croissance européenne se "matérialisent".
Une revalorisation du billet vert est de nature à dissuader les investisseurs hors zone dollar, qui se portent souvent à l'achat sur les matières premières pour protéger la valeur de leur portefeuille quand le dollar s'effrite.
Les cours du pétrole sont aussi affectés par des craintes sur une baisse de la demande en raison du ralentissement économique, qui touche les pays industrialisés, gros consommateurs d'énergie.
"A moins d'un événement géopolitique, les prix vont continuer de reculer. Les investisseurs ont finalement réalisé que la demande diminue en Occident", relève M. Eckland.
Les Américains ont par exemple consommé 2,3% d'essence en moins sur les quatre dernières semaines par rapport à la même période l'année dernière, a annoncé mercredi le département à l'Energie (DoE).
Le baril d'or noir a perdu environ 30 dollars par rapport à son pic historique de 147,27 dollars atteint le 11 juillet à New York.