L'euro continuait de s'effriter vendredi face au dollar, se rapprochant d'1,50 dollar pour un euro, dans le sillage de son recul de la veille, après des propos tenus par le président de la BCE dans un contexte d'inquiétude sur la croissance européenne.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro valait 1,5069 dollar, contre 1,5321 dollar jeudi vers 21H00 GMT.
La devise européenne était également en baisse face au yen, à 165,63 yens pour un euro, contre 167,72 la veille.
Le dollar remontait face à la monnaie nippone, à 109,64 yens pour un dollar, contre 109,46 yens jeudi soir.
Le yen a touché un plus bas depuis janvier à la mi-journée face au dollar à 109,97 yens, atteint lui aussi par les craintes de récession au Japon.
Malgré les inquiétudes grandissantes sur la résistance de l'économie de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de laisser son taux directeur inchangé à 4,25%.
Cette décision a été suivie de commentaires de son président Jean-Claude Trichet, qui a dit avoir "identifié certains risques pour la croissance".
Conséquence, la devise européenne a connu jeudi une journée de forte volatilité sur le marché des changes, papillonnant dans une fourchette de 1,55 à 1,53 dollar.
Vendredi après-midi, l'euro a poursuivi son décrochage entamé dans la matinée, touchant un plus bas à 1,5046 dollar pour un euro, un niveau qui n'avait plus atteint par la monnaie unique depuis le 27 février.
Alors que, depuis janvier, l'euro s'était envolé vers des records historiques, le sentiment semble s'être inversé, les analystes soulignant "le risque de voir finalement la zone euro être la première à entrer en récession" (Capital Economics) et les investisseurs révisant leurs positions.
Mardi, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait opté également pour un statu quo, afin de lutter contre les pressions inflationnistes.
Les cambistes gardaient un oeil sur les cours du pétrole, tombé vendredi vers 13H00 GMT sous 115 dollars le baril. Son récent recul a éclairci les perspectives de reprise économique.
Symétriquement, tout recul du dollar rend plus attractif un pétrole vu comme un investissement spéculatif et refuge contre l'inflation.
Le cours du baril d'or noir évoluait entre 116 et 118 dollars vendredi matin.
Ce contexte d'inquiétude défavorable à l'euro a été renforcé par des facteurs techniques et psychologiques propres aux marchés.
Les analystes jugent ainsi que le marché se situe, depuis le dernier record du 11 juillet (à 1,6038 dollar), dans une configuration baissière, certains avançant la possibilité d'une chute jusqu'à 1,48 dollar après l'enfoncement du seuil de 1,52 dollar pour un euro.
La livre britannique remontait face à l'euro, à 78,48 pence pour un euro, mais baissait nettement face au dollar à 1,9253 dollar pour une livre.
La devise helvétique avançait face à l'euro, à 1,6244 franc suisse pour un euro, mais reculait face à la monnaie américaine, à 1,0753 franc pour un dollar.
L'once d'or cotait 864,50 dollars au fixing du matin contre 871,50 dollars la veille au soir.
Le yuan a clôturé en hausse à 6,8582 yuans pour un dollar contre 6,8643 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,5069 1,5321 EUR/JPY 165,63 167,72 EUR/CHF 1,6244 1,6276 EUR/GBP 0,7848 0,7882 USD/JPY 109,64 109,46 USD/CHF 1,0753 1,0622 GBP/USD 1,9253 1,9435