La Bourse de New York a terminé en forte hausse vendredi, dopée par une nouvelle chute des prix du pétrole couplée à un net rebond du dollar, au plus haut depuis cinq mois face à l'euro: le Dow Jones a gagné 2,65%, soit plus de 300 points, et le Nasdaq 2,48%.
Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a bondi de 302,89 points à 11.734,32 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 58,37 points à 2.414,10 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 30,25 points, à 1.296,32 points (+2,39%).
Sur la semaine, le Dow Jones a gagné 3,60%, le Nasdaq 4,46% et le S&P 500 2,86%.
"La raison la plus évidente de cette forte progression, c'est le repli très important des prix de l'énergie, qui a profité à tous les secteurs bénéficiant d'une énergie moins chère, comme les compagnies aériennes ou les constructeurs automobiles", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Market.
De nombreuses sociétés de ces deux secteurs ont subi ces derniers temps de lourdes pertes, frappées de plein fouet par la flambée des cours de l'or noir, qui augmente leurs coûts et freine la consommation.
Le baril de brut a plongé de près de cinq dollars vendredi à New York, finissant à 115 dollars, soit 10 dollars de moins que le vendredi précédent, et plus de 30 dollars de moins que son record (147,27 dollars), atteint le 15 juillet à New York.
Parmi les compagnies aériennes, American Airlines a bondi de 9,00%, Delta Air Lines de 3,75%, United Airlines de 15,85%, Continental Airlines de 11,73% et US Ariways de 16,84%.
Les titres des constructeurs automobiles Ford et General Motors ont gagné respectivement 8,23% à 5,26 dollars, et 2,87%, à 10,03 dollars.
Ce plongeon des prix du pétrole s'explique en grande partie par le rebond du dollar, qui est repassé brièvement sous le seuil de 1,50 dollar pour un euro, pour la première fois depuis fin février.
"Un dollar très raffermi attire les flux vers les actions américaines, qui deviennent de plus en plus attrayantes pour les investisseurs étrangers", a relevé M. Volokhine. "Plus le dollar monte, plus les gains sont importants", a-t-il ajouté.
"Ces deux facteurs --énergie et dollar-- arrivent ensemble, et de manière très, très forte", a souligné l'analyste.
Résultat: le marché a totalement ignoré les lourdes pertes du géant du refinancement hypothécaire Fannie Mae, qui avait pourtant pesé sur les indices à l'ouverture de la séance.
Victime une fois de plus de la grave crise de l'immobilier qui secoue les Etats-Unis, le groupe a annoncé une perte nette de 2,3 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, bien plus importante qu'attendu. Il s'agit de son quatrième trimestre consécutif de pertes.
Le titre Fannie Mae s'est effondré de 9,05%, à 9,05 dollars, après avoir chuté de plus de 15% à l'ouverture. Celui de son concurrent Freddie Mac a été stable (+0,17% à 5,90 dollars).
Le rehausseur de crédit américain MBIA a gagné 3,50%. Il a enregistré au deuxième trimestre un bénéfice net multiplié par huit, alors que les analystes tablaient sur une perte.
Le reste du secteur financier a également fini en hausse: la banque d'affaires Lehman Brothers de 5,38%, Citigroup de 4,98%, Goldman Sachs de 2,10% et Merrill Lynch de 2,95%.
Unique indicateur économique attendu vendredi, les gains de productivité ont légèrement ralenti au deuxième trimestre aux Etats-Unis, à +2,2% contre +2,6% au premier, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 2,5%.
Mais même inférieurs aux prévisions, "ces chiffres traduisent la morosité de l'économie et ne sont pas une surprise. En revanche, les coûts du travail n'ont augmenté que de 1,3%, contre 2,5% le trimestre précédent, et 4,5% au quatrième trimestre 2007, c'est une bonne nouvelle pour l'inflation", a estimé Patrick O'Hare, du site d'information financière Briefing.com.
Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,950%, contre 3,935% jeudi soir, et celui à 30 ans a reculé à 4,555%, contre 4,564% la veille.