Les ménages financent une part croissante de la protection sociale (40% en 2006 contre 31% en 1990), contrairement aux employeurs, surtout privés, qui ont bénéficié d'exonérations de charges patronales, a indiqué jeudi la Drees (ministère du Travail).
"En 2006, les ménages contribuent à hauteur de 40% au financement de la protection sociale" contre 36% pour les entreprises et 24% pour les employeurs publics (administrations publiques - APU), note-t-elle dans une étude.
"La part des ménages s'est accrue depuis 1990. A cette date, elle était de 31%, alors que celle des entreprises, principal financeur, était de 42% et celle des APU de 27%", ajoute-t-elle.
"La progression de la contribution des ménages dans les années 1990 s'explique essentiellement par la création et la montée en charge de la CSG, assise sur une assiette plus large que celle des cotisations sociales. La baisse relative de la contribution des entreprises s'explique par le développement à la même période des exonérations de charges patronales", écrit la Drees.
"C'est pour la maladie que les ménages contribuent le plus au financement: 55% des ressources de ce risque proviennent de prélèvements sur les ménages, quand 35% proviennent des entreprises et 10% des APU" dont la part financée "correspond essentiellement aux cotisations patronales versées dans leur fonction d'employeur", poursuit-elle.
Dans une autre étude, la Drees indique que la part dans le produit intérieur brut (PIB) de ces ressources consacrées à la protection sociale "atteint 30,7% en 2006, soit une hausse de 4,2 points de PIB en 25 ans".
"Cette progression n'a toutefois pas suffi à couvrir la progression des dépenses (+5 points sur la même période) qui représentent 30,9% du PIB en 2006. Le solde de la protection sociale, qui était nettement positif pendant toutes les années 1980, devient ensuite négatif (...) ce qui a généré une dette importante", précise la Drees.