Nestlé cède 1,15% à 46,65 francs suisses, les investisseurs s'inquiétant du ralentissement de la croissance interne réelle du géant de l'agroalimentaire et reléguant à l'arrière-plan ses résultats semestriels légèrement supérieurs aux prévisions. Au cours de ces dernières semaines, le secteur des produits de grande consommation a inquiété les investisseurs.
La baisse du pouvoir d'achat des ménages les poussent à privilégier les premiers prix, tandis que les géants du secteur, confrontés à la montée des coûts des matières premières, augmentent leurs prix pour maintenir leurs marges. Jusqu'à quand ?
Sur les six premiers mois de l'année, Nestlé a dégagé un bénéfice net et un bénéfice d'exploitation en progression de 6,1% à respectivement 5,214 et 7,341 milliards de francs suisses. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un résultat net de 5,048 milliards et un résultat d'exploitation de 7,32 milliards.
Sur la base d'un chiffre d'affaires en hausse de 3,8% à 53,066 milliards de francs suisses, la marge d'exploitation (EBIT) a progressé de 30 points de base pour atteindre 13,8%. La croissance organique a atteint 8,9% et la croissance interne réelle, 3,5%. Cette dernière est à la source de la déception du marché qui, selon Reuters, visait 4,3%. L'évolution des changes a impacté négativement les ventes de à hauteur de 8,3% et coûté 30 points de base de marge d'exploitation.
«Etant donné notre performance au premier semestre, Nestlé prévoit une croissance organique supérieure à celle de 2007 pour l'ensemble de l'année, clairement au-dessus de l'objectif à long terme de la société, en même temps qu'une amélioration de la marge EBIT. 2008 verra une nouvelle fois le modèle Nestlé se réaliser», a indiqué le groupe. L'année dernière, la croissance interne s'était élevée à 7,4%.
Enfin, le groupe suisse prévoit de racheter pour 9 milliards de francs d'actions d'ici la fin de l'année, soit 2 milliards de plus que prévu initialement. Au 31 décembre, Nestlé aura racheté pour 13 milliards de francs de titre sur les 25 milliards annoncés en 2007.
(C.J)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
L'OCDE et la FAO ont, toutes deux, établi des projections qui tablent sur une hausse du prix des matières premières agricoles dans les 10 années à venir, par rapport à la décennie précédente. Ainsi les augmentations prévues sont de 20% pour la viande bovine et porcine, 30% pour le sucre, 40% à 60% pour le blé, le ma&*#8249;s et le lait en poudre, plus de 60% pour le beurre et les oléagineux et plus de 80% pour les huiles végétales. Le fait nouveau est qu'auparavant, les flambées de cours étaient dues à des événements ponctuels, comme une baisse des rendements provoquée par une sécheresse. Aujourd'hui des facteurs structurels entrent en jeu : les cours élevés du pétrole qui surenchérissent les coûts de production, la croissance démographique, et la modification des pratiques alimentaires avec une consommation accrue de viande dans les pays émergents, se combinent avec la demande de grains pour les agrocarburants.