Les prix du pétrole ont de nouveau nettement reculé mardi à New York, le baril terminant sous les 120 dollars pour la première fois depuis trois mois, alors que la demande semble marquer le pas sous l'effet du ralentissement de l'économie mondiale.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre a fini la séance à 119,17 dollars, en baisse de 2,24 dollars par rapport à son cours de clôture de lundi.
A Londres, le baril de brent pour livraison en septembre a perdu 2,98 dollars, terminant à 117,70 dollars.
"Les prix du pétrole reculent alors que les signes d'affaiblissement de la demande se multiplient", a résumé Phil Flynn, d'Alaron Trading.
Le baril de pétrole a perdu environ 28 dollars à New York depuis son pic du 11 juillet, à 147,27 dollars, soit près de 20% de sa valeur.
Les analystes mettent ce plongeon sur le compte des inquiétudes sur la santé de l'économie mondiale, et de son impact potentiel sur la consommation d'énergie, plus chère que jamais.
Nouvelle preuve de ralentissement de l'économie, la production industrielle a baissé plus qu'anticipé en Grande-Bretagne. En glissement annuel, ces chiffres sont les plus mauvais, selon l'analyste, depuis décembre 2005.
Alors que la consommation d'énergie semble déjà marquer le pas aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de pétrole, l'économie européenne montre à son tour des signes d'essoufflement.
"L'attention du marché se porte de plus en plus sur le déséquilibre croissant entre une offre plus abondante et la demande", a expliqué Mike Fitzpatrick, de MF Global.
"Avec une offre de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) qui augmente, il devient d'autant plus évident que la détérioration de l'activité économique freine la demande, et c'est ce qu'on devrait observer dans le rapport sur les stocks de pétrole" aux Etats-Unis, publié mercredi, a ajouté l'analyste.
Les opérateurs guetteront dans le rapport hebdomadaire du Département américain à l'Energie (DoE) tout nouveau signe d'affaiblissement de la demande, notammant d'essence, particulièrement surveillée pendant la période des déplacements estivaux.
La semaine dernière, une fonte surprise des stocks d'essence avait provoqué un net rebond des cours. Mais côté demande, ces chiffres avaient fait état d'une baisse de 2,4% de la consommation américaine de produits pétroliers sur les quatre dernières semaines.
Par ailleurs, "la tempête Edouard a touché terre mardi matin et a relativement épargné la production du golfe du Mexique", où se concentre le quart des installations américaines, a expliqué M. Fitzpatrick.
Contrairement à ce que craignaient les investisseurs, la tempête, qui s'affaiblissait mardi après-midi, n'est pas devenue un ouragan, selon le Centre national des ouragans (NHC) américain.