La Bourse de New York a clôturé en forte hausse mardi, dopée par le statu quo monétaire décidé par la banque centrale américaine (Fed) et un net repli des cours du pétrole: le Dow Jones a gagné 2,94% et le Nasdaq 2,81%.
Le dow jones industrial average (djia) a progressé de 331,62 points, à 11.615,77 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 64,27 points, à 2.349,83 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
Plus représentatif parce que plus élargi, l'indice Standard & Poor's 500 a engrangé 35,87 points, à 1.284,88 points (+2,87%).
C'est la meilleure progression en points pour l'indice vedette Dow Jones et le S&P 500 depuis le 1er avril. A l'exception du groupe pétrolier Chevron (-0,37%), les autres valeurs (29) composant le Dow Jones ont fini dans le vert.
Cette euphorie, qui intervient après trois séances successives de baisse, s'explique par un reflux continu des prix du pétrole et la décision de la Fed de laisser inchangé son taux d'intérêt principal à 2%, font remarquer les analystes.
Si le statu quo monétaire était largement attendu, c'est la déclaration l'accompagnant qui a ravi les investisseurs, la Fed ayant noté les incertitudes d'une économie assaillie à la fois par des risques d'affaiblissement de la croissance et par une menace de dérapage de l'inflation.
"La Fed a mis face à face l'inflation et le ralentissement économique et l'emploi. Ce qui signifie qu'elle ne va pas procéder à une hausse des taux avant la fin de l'année. Il n'y a pas de changement de politique monétaire à l'horizon", a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Capital Market.
Un scénario conforté, selon lui, par le fait que la décision rendue mardi a été prise à l'unanimité moins une seule voix.
Pour Peter Cardillo (Avalon Partners), "les investisseurs n'aiment pas l'inflation mais ils ne voulaient pas de hausse des taux dans le contexte actuel de détérioration de la conjoncture. En plus, la baisse des prix du pétrole montre que les risques inflationnistes vont diminuer avec le déclin des prix des matières premières, qui les ont générés".
Le baril de pétrole est tombé à 119 dollars mardi, soit environ 28 dollars de moins que son record absolu (147,27 dollars) atteint le 11 juillet à New York.
Seul indice économique attendu mardi, l'activité dans les services aux Etats-Unis, même si elle s'est contractée, a baissé moins que prévu en juillet.
Le groupe de produits de grande consommation Procter & Gamble a quelque peu rassuré les investisseurs sur la santé des entreprises en annonçant un bénéfice trimestriel en nette hausse, compensant l'augmentation du coût des matières premières. Le titre a pris 3,27%.
Les actions du fabricant d'équipements de télécommunications par internet Cisco et du géant des médias NewsCorp, qui devaient également annoncer leurs performances trimestrielles mardi, ont empoché respectivement 1,64% et 4,67%.
Le secteur financier a tiré par ailleurs profit des résultats trimestriels meilleurs que prévu de la banque française Société Générale, indiquaient les analystes.
Bank of America s'est apprécié de 2,94%, Citigroup de 5,79%, Lehman Brothers de 12,82%, Merrill Lynch de 6,93%, JPMorgan de 4,36% et Washington Mutual de 7,19%. Le premier assureur mondial AIG a bondi de 11,99%.
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bond du Trésor à 10 ans a monté à 4,007%, contre 3,972% lundi soir, et celui à 30 ans à 4,629%, contre 4,589% la veille.