Les marchés actions européens évoluent en baisse, pénalisés par des craintes d'une dégradation des notes de crédit de Freddie Mac et Fannie Mae. Les investisseurs restent également prudents à l'aube d'une semaine riche en publications de résultats de sociétés et de chiffres macroéconomiques significatifs aux Etats-Unis. Contre la tendance, le britannique Pearson profite d'une solide performance trimestrielle. A 12h05, l'indice CAC 40 cède 1,04% à 4331,80 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 perd 1% à 4246,18 points.
Pearson (+ 2,52% à 610,50 pence) échappe à la baisse des marchés actions européens grâce à la publication d'une bonne performance au premier semestre. Le groupe britannique d'édition a dévoilé un bénéfice imposable en progression de 57% à 55 millions de livres et un résultat opérationnel ajusté en augmentation de 44% à 124 millions de livres. Le chiffre d'affaires a lui atteint 1,965 milliard de livres, en hausse de 14% à taux de change constant, et la croissance organique, 6%.
Altran (-0,83% à 5,94 euros) a dévoilé son chiffre d'affaires du deuxième trimestre. Cette publication a été marquée par l'accélération de la croissance à l'international, source de déception sur les trois premiers mois de l'année. Depuis le début de l'année, l'action du spécialiste du conseil en innovation gagne 44%. Le groupe a bénéficié de l'annonce de son très attendu plan de refinancement, dont la signature est intervenue le 4 juillet, et de l'entrée à son capital du fonds d'investissement Apax.
Danone gagne 1,49% à 49,01 euros, toujours soutenu par le relèvement de son objectif de marge opérationnelle annuelle lors de la publication de ses résultats du premier semestre vendredi. Cette publication a rassuré le marché qui s'était inquiété ces dernières semaines de l'impact de la détérioration de la consommation des ménages sur les valeurs de grande consommation dans le sillage des ventes décevantes de Carrefour et de l'avertissement sur les ventes de L'Oréal.
Les chiffres macroéconomiques
Aucune publication économique d'importance n'est attendue.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,5734 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Danone est l'un des leaders mondiaux de l'industrie agroalimentaire. Il occupe des positions de premier rang sur ses trois principaux métiers : les produits laitiers (numéro 1 mondial), les boissons avec principalement l'eau conditionnée (numéro 2 mondial) et les biscuits et produits céréaliers (numéro 2 mondial).
Présent dans environ 120 pays, le groupe compte près de 90 000 salariés. En 2007, le groupe a vendu son activité biscuits et produits céréaliers à l'américain Kraft Foods. Dans le même temps, il a racheté le groupe néerlandais de nutrition clinique et d'alimentation pour bébés, Numico.
Les marques les plus connues de Danone sont :
- Produits Laitiers Frais : Danone, Actimel, Activia (Bio en France), Danonino (Petit Gervais aux Fruits), et Vitalinéa (Taillefine, Vitasnella ou Ser dans certains pays).
- Eaux en bouteille : Evian, Volvic, Bonafont, Aqua.
- Produits infantiles : Blédina, Gallia.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Danone, qui bénéficie d'une excellente maîtrise de ses métiers, dispose à la fois d'un portefeuille de marques internationales dynamiques et de très solides positions locales.
- Sur un marché mature, le groupe dispose de deux atouts fondamentaux : une excellente capacité d'innovation et d'adaptation aux tendances de consommation. Sa stratégie vise également à se renforcer sur des marchés porteurs.
- Danone profite d'une image forte en tant que spécialiste des aliments cosmétique ou à connotation « santé ». Le groupe ne cesse de renforcer la crédibilité scientifique de ses produits en augmentant les études cliniques.
- Le groupe bénéficie de fondamentaux solides : une structure financière saine et un bon niveau de croissance interne.
- Potentiellement opéable (flottant de plus de 85 %, sans noyau dur), le titre présente un intérêt spéculatif, dans la perspective d'une consolidation du secteur.
Les points faibles de la valeur
- Les grandes marques sont de plus en plus soumises à la concurrence du hard discount et des marques distributeurs.
- Le groupe est fortement exposé aux marchés d'Europe occidentale, qui représentent 53% des ventes.
- Danone affronte une concurrence aff-tée dans l'eau aux Etats-Unis face à Pepsi (Aquafina) et Nestlé (Perrier).
-L'ENVIRONNEMENT est inflationniste dans les produits laitiers.
-L'issue du conflit de Danone avec le fabricant de boissons chinois Wahaha est incertaine.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Danone est considéré comme une valeur défensive, son domaine d'activité et ses positions fortes le mettant à l'abri de lourdes difficultés. En effet, même en période de crise, les besoins de base des consommateurs demeurent. Toutefois, le titre n'est pas entièrement décorrélé de la situation économique générale, et en particulier du niveau de consommation des ménages.
- Selon certains analystes, un retrait de Wahaha ferait de Danone un acteur focalisé sur les segments les plus rentables et les moins concurrencés de l'agroalimentaire, grâce à un recentrage dans les Boissons.
- On sera attentif aux rumeurs d'OPA sur le groupe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
L'OCDE et la FAO ont, toutes deux, établi des projections qui tablent sur une hausse du prix des matières premières agricoles dans les 10 années à venir, par rapport à la décennie précédente. Ainsi les augmentations prévues sont de 20% pour la viande bovine et porcine, 30% pour le sucre, 40% à 60% pour le blé, le ma&*#8249;s et le lait en poudre, plus de 60% pour le beurre et les oléagineux et plus de 80% pour les huiles végétales. Le fait nouveau est qu'auparavant, les flambées de cours étaient dues à des événements ponctuels, comme une baisse des rendements provoquée par une sécheresse. Aujourd'hui des facteurs structurels entrent en jeu : les cours élevés du pétrole qui surenchérissent les coûts de production, la croissance démographique, et la modification des pratiques alimentaires avec une consommation accrue de viande dans les pays émergents, se combinent avec la demande de grains pour les agrocarburants.