Les marchés actions européens sont attendus en baisse dans le sillage de Wall Street. Jeudi, tant aux Etats-Unis qu'en Europe, la situation difficile dans laquelle se trouve l'économie s'est rappelée au mauvais souvenir des investisseurs. A Paris, les investisseurs réagiront notamment à la révision à la baisse des objectifs 2008 de Saint-Gobain et au relèvement de l'objectif de progression de la marge opérationnelle de Danone. Sur le marché pétrolier, le cours du baril de brut léger américain poursuit son rebond et se rapproche des 126 dollars.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier un chandelier noir de 112 points, prenant le soin de combler le gap haussier de mercredi. En terminologie japonaise, ce chandelier noir a formé une couverture en nuage noir : c'est un signal négatif. Il est donc probable que le marché ait déclenché un faux signal technique (débordement de résistance non confirmé), plus communément appelé «BULL trap». Techniquement, si le débordement en gap d'une résistance a des implications haussières, la réintégration impose un diagnostic totalement opposé. Par ailleurs, l'accès de faiblesse de Wall Street hier trouvera son prolongement ce matin avec l'ouverture d'un vaste gap baissier (lecture des contrats futures). C'est pourquoi, le bureau d'études DayByDay émet un avis négatif pour viser le support à 4224 points.
Les valeurs à suivre
DANONE
Danone a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe de 879 millions d'euros contre 606 millions d'euros un an plus tôt. Le résultat net courant des activités conservées est lui ressorti à 701 millions d'euros, soit 1,47 euro par action, en progression de 16,6%. La marge opérationnelle courante s'est élevée à 15,30%, en augmentation de 35 points de base. Le chiffre d'affaires est de 7,691 milliards, en hausse de 9,6% en données comparables.
SAINT-GOBAIN
Saint-Gobain a publié un chiffre d'affaires de 22,141 milliards d'euros au premier semestre, en progression de 1,7% par rapport à la même période en 2007. Le groupe souligne que ce chiffre représente une hausse de 4,9% à taux de change constants. Le résultat d'exploitation ressort à 2 milliards d'euros, en baisse de 4,2% en glissement annuel. Le résultat net courant s'établit à 1,101 milliard d'euros, en hausse de 3,2%. «Tous les pôles voient leurs ventes progresser à données comparables sur le premier semestre», souligne le groupe.
PERNOD RICARD
Pernod Ricard a gagné 3,04% à 58,68 euros hier, après avoir révisé à la hausse son objectif de résultat opérationnel courant. Le numéro deux mondial des vins et spiritueux derrière le britannique Diageo table désormais sur une croissance du ROC d'environ 13%, à données comparables pour l'exercice 2007/08, alors qu'il prévoyait une augmentation de 12% auparavant. Le groupe justifie cet optimisme par « la vigueur de l'activité et les effets très favorables liés aux hausses de prix et à la premiumisation du portefeuille ».
VIVENDI
Au premier semestre 2008, le chiffre d'affaires de Vivendi s'élève à 11,268 milliards d'euros, en hausse de 10,2% et de 12,3% à taux de change constant. Au deuxième trimestre, les ventes ont atteint 5,988 milliards d'euros, en progression de 15,1% et de 17,4% à taux de change constant. En moyenne, les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un chiffre d'affaires trimestriel de 6,056 milliards d'euros.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent aux Etats-Unis les commandes de biens durables pour le mois de juin à 14h30, les ventes de logements neufs pour le mois de juin et l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour le mois de juillet à 16 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,5723 face au billet vert.
Hier à Paris
Les marchés actions européens, déjà affaiblis ce matin par des indicateurs économiques inquiétants pour le Vieux Continent, ont creusé leurs pertes dans le sillage du repli de Wall Street. Les valeurs liées aux matières premières, les pétrolières en particulier, ont pesé sur la tendance. PPR a figuré parmi les rares valeurs à tirer leur épingle du jeu grâce à l'annonce d'une accélération de la croissance organique au deuxième trimestre. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,38% à 4347,99 points et le FTSE Eurofirst 80 a cédé 1,22% à 4289,61 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions ont fini en forte baisse et au plus bas du jour sur fond de statistiques économiques décevantes. Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ainsi ressorties supérieures aux attentes, tandis que les ventes de logements anciens ont rechuté en juin. Certaines grandes sociétés, Ford notamment, ont aussi dévoilé des résultats décevants. Après son violent de ces derniers jours, le secteur financier a figuré parmi les principaux perdants de la séance. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 2,43% à 11349,28 points et le Nasdaq Composite a cédé 1,97% à 2280,11 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité. Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.
Mises en chantier : cette donnée communiquée sur une base annualisée donne le nombre de logements mis en chantier chaque mois. Les mises en chantier sont considérées comme un bon indicateur de l'évolution du marché immobilier. Le nombre mensuel de permis de construire est publié en même temps.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour… Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.