L'action Boeing perd 3,32% à 66,96 dollars et affiche le repli le plus prononcé du Dow Jones en raison de la publication de résultats trimestriels inférieurs aux attentes. La performance du groupe aéronautique a été pénalisée par l'enregistrement d'une charge, ce dont il avait déjà averti le marché, liée au retard pris par son programme de surveillance aérienne, Early Warning & Control et par une baisse du prix de vente des aviations commerciaux. Les réductions de coûts n'ont pu que partiellement compenser ces facteurs négatifs. Pour autant, l'avionneur a confirmé ses objectifs 2008.
Au deuxième trimestre, le concurrent américain d'EADS a ainsi accusé une baisse de 19% de son bénéfice net à 852 millions de dollars. Le bénéfice net par action est ressorti à 1,16 dollar, cependant que le consensus s'établissait à 1,23 dollar. L'an passé, le résultat net était de 1,05 milliard, soit 1,35 dollar par action.
Les ventes sont restées pratiquement stables à 16,962 milliards de dollars, ce qui est légèrement inférieur à la prévision moyenne des analystes de 17,24 milliards. Sa division aviation commerciale a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de 2% à 8,567 milliards de dollars. Elle a reçu 187 commandes en données brutes, portant ainsi son carnet de commandes à 275 milliards de dollars.
Dans un communiqué, Boeing a confirmé ses prévisions de résultat pour 2008 et 2009, avec un bénéfice par action compris entre 5,70 et 5,85 dollars pour l'année en cours et de 6,80 à 7 dollars pour la suivante. Le chiffre d'affaires est lui attendu, respectivement, entre 67 et 67 milliards dollars et entre 72 et 73 milliards de dollars.
Commentant cette publication, Jim McNerney, P-DG de Boeing a déclaré : «Nous sommes confiants dans NOS perspectives pour le reste de l'année et pour 2009. La vigoureuse demande mondiale pour nos produits et services, un carnet de commandes record et l'attention soutenue portée à l'amélioration de la productivité et à l'exécution continuera d'assurer la croissance et la rentabilité de la société».
(C.J)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies « low-cost » est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.
Aéronautique - Défense
Les groupes aéronautiques français sont pénalisés par la faiblesse du dollar car leurs coûts de production sont essentiellement libellés en euros alors que leurs contrats le sont en dollars, ce qui réduit leurs marges. Avec une rentabilité amoindrie, la capacité de recherche et développement de ces groupes est menacée, notamment par rapport à leurs concurrents américains. Face à des stratégies de couverture de change qui deviennent insuffisantes, les intervenants multiplient les délocalisations. C'est pourquoi, les effectifs à l'étranger explosent, alors qu'ils stagnent en France pour l'ensemble du secteur.