Vodafone chute de 13,90% à 128,50 pence et entraîne derrière lui le secteur des opérateurs télécoms européens après avoir lancé un avertissement sur son chiffre d'affaires. L'opérateur de téléphonie mobile a mis en cause le récent ralentissement économique, en particulier en Espagne. Il s'agit d'une mauvaise nouvelle pour un secteur apprécié par les analystes pour ses caractéristiques défensives, les opérateurs étant censés être immunisés contre les aléas économique. Grâce à la poursuite de la réduction des coûts, Vodafone a cependant réitéré ses prévisions de résultats.
Le groupe prévoit désormais un chiffre d'affaires sur l'exercice 2008/09 dans le bas de sa fourchette d'objectifs de 39,8 et 40,7 milliards de livres. En revanche, le bénéfice opérationnel ajusté est toujours attendu entre 11 et 11,5 milliards.
Au premier trimestre, clos fin juin, Vodafone a réalisé un chiffre d'affaires de 9,8 milliards de livres conforme aux attentes et une croissance organique de 1,7%. Celle-ci a été soutenue par le chiffre d'affaires lié aux données (SMS, musique, vidéo…) dont la croissance organique s'est élevée à 29,4%. Sur cette période, le groupe a recruté 8,5 millions de nouveaux abonnés et compte désormais 269 millions de clients.
Commentant cette publication, le directeur général, Arun Sarin déclaré : «Malgré un ENVIRONNEMENT opérationnel plus difficile, nous continuons de bénéficier de la diversité de NOS actifs et de nos services, avec une vigoureuse progression du chiffre d'affaires dans les pays émergents et un nouveau bon trimestre en termes de croissance des ventes liées aux données qui compensent une faiblesse en Espagne».
Arun Sarin termine son mandat à la tête de Vodafone sur une fausse note. Comme annoncé fin juin, il sera remplacé fin juillet par son adjoint Vittorio Colao.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
En France, les « box » combinant téléphonie-Internet-télévision remportent un vrai succès. En 2007, environ 44% des communications passées depuis des lignes fixes ont été réalisées depuis des services haut débit, Freebox, Neuf Box ou autres Livebox. Cet essor de la téléphonie sur IP va conduire à une nouvelle baisse des prix, sur le marché de gros de la téléphonie fixe. De nouveaux tarifs seront appliqués rétroactivement à compter du 1er janvier : le prix moyen de la terminaison d'appel facturée par France Télécom aux alternatifs pour couvrir le coût d'acheminement sur son réseau baisse de 0,55 à 0,49 centime d'euro. Le gouvernement français a choisi de taxer le secteur télécoms pour financer la réforme de l'audiovisuel public. Il a fixé cette taxe à 0,9% du chiffre d'affaires des fournisseurs d'accès à Internet et des opérateurs mobile, ce qui devrait rapporter près de 400 millions d'euros. Le président de la Fédération française des télécoms qualifie cette taxe « d'extrêmement dangereuse ». D'après lui, elle serait inévitablement répercutée sur le consommateur final.