Après Citigroup, Wells Fargo et JPMorgan Chase, c'est aujourd'hui au tour de Bank of America (+11,93% à 30,70 dollars dans l'après-midi) d'apaiser les craintes des marchés en publiant des résultats meilleurs qu'attendu. Si la première banque de détail américaine a enregistré au deuxième trimestre un bénéfice en forte baisse à 3,41 milliards de dollars, ce chiffre est néanmoins supérieur aux attentes des analystes.
En effet, si le résultat du groupe affiche un recul de 40% à 72 cents par action, les marchés tablaient sur un chiffre de 53 cents seulement. Les investisseurs, qui attendaient avec anxiété les résultats des grands établissements financiers de Wall Street, peuvent donc envisager l'avenir plus sereinement : sur les cinq plus grandes banques américaines, Bank of America est la quatrième à faire état de résultats meilleurs que prévu.
Ainsi, Merrill Lynch est le seul établissement à avoir déçu. Fait révélateur de l'ambiance électrique de la semaine dernière sur les marchés américains : le secteur bancaire US a fondu d'un quart de sa valeur avant de rebondir de 33%. Du jamais vu dans l'histoire de Wall Street, relève le Financial Times.
Les bons résultats de Bank of America, marqués par un produit net bancaire record de 20,3 milliards de dollars (+3,5% sur un an), sont enregistrés malgré une prise de risques significative : le rachat de Countrywide, un établissement spécialisé dans l'immobilier. Finalisée au 1er juillet, cette acquisition a coûté 2,5 milliards de dollars à Bank of America.
A la bourse de New York, Wall Street a ouvert dans le vert aujourd'hui, les investisseurs espérant que le plus gros de la crise soit passé pour les grands établissements bancaires américains. En plein sauvetage des géants du refinancement de crédits immobiliers Freddie Mac et Fannie Mae, la série de résultats meilleurs que prévu pour quatre grandes banques rassure.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.