Suite et fin de l'augmentation de capital de Barclays. La banque britannique a bouclé l'opération, lancée le 25 juin dernier. La levée de fonds a représenté 4,5 milliards de livres (soit 5,7 milliards d'euros). En milieu d'après-midi, le titre de la banque britannique bondit de 9,72% à 318 pence. Les actionnaires existants de Barclays ont souscrit à hauteur de 19% les actions nouvelles émises par celle-ci, à 282 pence l'action.
Le solde reviendra à l'autorité d'investissement du Qatar, au fonds Challenger (qui appartient directement au Premier ministre du Qatar), à la banque chinoise China Development Bank et au fonds singapourien Temasek. Au terme de l'opération, les investisseurs étrangers posséderont plus de 40% du capital de la banque, alors qu'ils en détenaient environ un tiers avant la levée de fonds. Le Qatar détiendra, en cumulé, un peu plus de 8% du capital de Barclays, contre 2 à 3% environ pour la China Development Bank et Temasek. Le rebond observé par le titre Barclays s'explique, entre autres, par le regain de confiance observé sur les marchés européens après les résultats meilleurs que prévu de Citigroup, la première banque américaine.
Les capitaux frais levés par Barclays arriveront dans les caisses à l'heure où les fonds propres de l'établissement ont été entamés par d'importantes dépréciations d'actifs liées à la crise du "subprime". La moitié des fonds récoltés devrait cependant être mise à contribution pour réaliser de nouvelles affaires, précise la banque britannique.
La conclusion de cette opération illustre la montée en puissance des fonds étrangers dans les grandes banques occidentales.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.