Très attendus par les investisseurs, les résultats de Citigroup n'ont pas déçu. Malgré une perte de 2,5 milliards de dollars au deuxième trimestre, la première banque américaine a réalisé une performance supérieure aux attentes des analystes. A Wall Street, où les marchés ouvrent à la baisse, le titre Citigroup est particulièrement recherché, avec une hausse de 8,35% à 19,47 dollars. En effet, à 0,54 dollar par action, la perte nette de l'établissement est inférieure au chiffre de 0,61 dollar par action sur lequel tablaient les marchés.
L'an passé, la banque avait enregistré un bénéfice de 6,23 milliards de dollars sur la même période. Cette année, Citigroup explique ses importantes pertes trimestrielles par des dépréciations d'actifs de l'ordre de 7,2 milliards de dollars et des pertes sur ses activités de crédit à hauteur de 4,5 milliards de dollars.
La première banque américaine enregistre par ailleurs une perte sur ses performances opérationnelles de 2,22 milliards de dollars, soit 0,49 dollar par action. Le produit net bancaire chute quant à lui de 29% à 18,7 milliards d'euros.
L'annonce de ces résultats plus cléments que prévu représente une bonne nouvelle pour les investisseurs, pour qui les craintes sur le front des valeurs financières avaient repris depuis l'annonce hier de la perte abyssale de Merrill Lynch. La publication des résultats de Citigroup a d'ailleurs favorisé un rebond parmi les places européennes. En milieu de semaine, déjà, les résultats des banques Wells Fargo et JPMorgan Chase avaient rassuré.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.