Les marchés actions européens ont creusé leurs pertes dans la matinée, plombés par un indice ZEW au plus bas depuis 16 ans et un euro au plus haut face au dollar. Les valeurs bancaires pèsent également sur la tendance, dans le sillage de leurs homologues américaines qui doivent affronter de nouvelles craintes sur l'ampleur de la crise. Cet après-midi, les investisseurs seront attentifs au discours du président de la Fed Ben Bernanke devant le congrès. A 12h20, l'indice CAC 40 cède 1,49% à 4080,94 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 perd 2,16% à 4026,28 points.
Gros changements en vue pour Banca Popolare di Milano (+3,59% à 6,145 euros), qui compte parmi les dix premières banques d'Italie. Selon le journal "Il Sole 24 Ore", la Banque d'Italie réclamerait un changement des statuts qui viserait à réduire significativement le poids des salariés actionnaires au conseil d'administration. Selon la Banque d'Italie, le statut actuel de la gouvernance interdirait toute tentative d'alliance avec un autre partenaire bancaire, 16 des 20 sièges du conseil étant garantis aux salariés.
Suez (+2,78% à 41,71 euros) et Gaz de France (+2,49% à 39,53 euros) ont pris ce matin la tête d'un CAC 40 en net repli. En annonçant le versement d'un dividende exceptionnel de 0,80 euro aux actionnaires du nouveau groupe, Suez et Gaz de France ne pouvaient manquer de susciter l'intérêt d'investisseurs désorientés par la spirale baissière dans laquelle semble être happés les marchés actions occidentaux. En ces temps difficiles, le nouveau groupe GDF Suez, dont la première cotation est prévue le 22 juillet, pourrait s'affirmer comme l'une des valeurs refuges de la Place de Paris.
Le titre Dexia abandonne 6,56% à 7,98 euros dans la matinée, après une dégradation d'analyste. Le titre a franchi négativement la barre des 8 euros à 7,99 ; du jamais vu depuis le mois de mars 2003. Depuis le début de l'année, Dexia a vu son capital fondre de plus de 50%. Aujourd'hui, le groupe bancaire est pénalisé par une note de Société Générale, qui a réduit son objectif de cours et estime qu'une augmentation de capital de l'ordre de 2,3 milliards d'euros est inévitable pour Dexia.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice ZEW est ressorti à –63,9 contre –52,4 en juin. Les analystes tablaient sur –55.
Aux Etats-Unis, l'indice manufacturier de la Fed de New York pour le mois de juillet sera publié en même temps que les ventes au détail et les prix à la production pour le mois de juin à 16h30. Le chiffre des stocks des entreprises pour le mois de mai est attendu à 16 heures.
Le président de la Fed, Ben Bernanke se présentera devant le Congrès pour son audition biannuelle sur sa politique monétaire.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,5991 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.