Le parquet d'Athènes a ouvert vendredi des poursuites pénales pour détournement de fonds et manipulations boursières contre le président de l'opérateur grec de télécoms OTE, dans le cadre d'une affaire de rachat de société.
Outre le dirigeant d'OTE Panayotis Vourloumis et plusieurs cadres de la direction, ces poursuites visent également Panos Germanos, dirigeant de la société de distribution de matériel de télécommunications qui porte son nom, rachetée en mai 2006 par Cosmote, filiale de téléphonie mobile d'OTE.
Ces poursuites ont été lancées à l'issue d'une enquête préliminaire menée depuis 2007 sur plainte de plusieurs députés socialistes du Pasok (principal parti de l'opposition), qui avaient estimé que le rachat de Germanos par Cosmote "portait préjudice aux intérêts d'OTE".
Selon eux, les dirigeants d'OTE et de Germanos s'étaient mis d'accord sur le principe d'un rachat, mais sans le rendre public dans le temps imparti. Ensuite, pendant six mois, ils s'étaient appliqué à faire artificiellement monter le cours de l'action de Germanos, qui a grimpé d'environ 34% entre décembre 2005 et mai 2006.
Au final, "le prix payé pour le rachat de Germanos (1,3 milliard d'euros) était 50 fois plus élevé que son bénéfice net en 2005 (26 millions d'euros), et trois fois plus que son chiffre d'affaires", relève le Pasok.
Coté aux Bourses de New York et d'Athènes, OTE (Hellenic Telecommunications) est le plus grand groupe de téléphonie des Balkans. Il est présent, en dehors de Grèce, en Roumanie, Serbie, Macédoine, Bulgarie et Albanie.