Encore une séance terminée largement dans le rouge pour les marchés européens. Malgré un timide rebond en début de séance, les places européennes ont été plombées par le secteur financier, avec les inquiétudes grandissantes qui entourent les agences hypothécaires Freddie Mac et Fannie Mae, ainsi que les rumeurs de départs à la direction du Crédit Agricole. Le CAC 40 a cédé 3,09% à 4 100,54 points, totalisant une perte de 30% depuis le début de l'année. De son côté, le FTSE Eurofirst 80 a abandonné 2,70% à 4087,66 points.
Le brasseur belge InBev (+7,36% à 44,50 euros) serait sur le point de conclure le rachat de son rival américain Anheuser-Busch pour un prix supérieur à la somme de 46,3 milliards de dollars, proposée à l'origine. En effet, selon les informations du New York Times, InBev serait prêt à mettre sur la table plus que 65 dollars par action, montant avec lequel le belge avait entamé les négociations. Les termes financiers exacts n'ont toutefois pas été dévoilés.
Casino a cédé 1,86% à 66,64 euros après avoir dévoilé une solide croissance organique au deuxième trimestre et confirmé ses objectifs 2008. Dans un contexte de consommation en berne en raison de l'envolée des prix des produits alimentaires et du pétrole, le distributeur a connu un bon début de séance avant de voir ses gains s'effriter. La firme de Saint-Etienne a bénéficié de son positionnement sur les magasins discount et de proximité. En revanche, ses hypermarchés ont été touchés comme ceux de Carrefour par les changements de comportement des consommateurs.
Georges Pauget, le directeur général du Crédit Agricole (-9,75% à 11,57 euros), pourrait remettre sa démission lors du conseil d'administration prévu mardi prochain, selon les informations du quotidien «Le Monde», qui ne cite pas de sources. «Son départ pourrait entraîner celui du président de la banque, René Carron», précise le journal. «Le Monde» évoque une «contestation sans précédent dans l'histoire du groupe». Les caisses régionales reprocheraient à la direction, et notamment à Georges Pauget, sa gestion de la crise des marchés financiers.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les prix des importations, hors pétrole, pour le mois de juin ont augmenté de 0,3% après une hausse de 0,5% en mai.
La confiance des consommateurs américains s'est légèrement amélioré en juillet, selon l'indice préliminaire Reuters/Université du Michigan. Etabli sur la base d'une enquête réalisée auprès de 500 foyers, l'indicateur est ressorti en hausse de 0,2 point, à 56,6. Les économistes attendaient au contraire sur une nouvelle dégradation et tablaient sur un niveau de 55,5.
A 17h45, l'euro cote 1,5902 dollar.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.