Les marchés actions européens ont clôturé en forte baisse, plombés par le secteur de la distribution. L'indice vedette parisien a même touché son plus bas niveau depuis 2005. Carrefour a lourdement chuté après avoir dévoilé des ventes inférieures aux attentes au deuxième trimestre, tandis que PPR a été pénalisé par une note de broker. Les craintes ravivées concernant la santé des banques américaines n'ont pas contribué à soutenir la tendance. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 2,49% à 4231,56 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 1,92% à 4201,05 points.
Wienerberger a plongé de près de 20% à Vienne. L'avertissement sur résultats lancé ce matin par le fabricant autrichien de briques a aspiré le titre à son plus bas niveau depuis 17 ans. Le groupe prévoit une baisse de 10% de son résultat brut d'exploitation au premier semestre en raison de la baisse de ses ventes au deuxième trimestre. Wienerberger a invoqué une chute du marché de la construction résidentielle en Grande Bretagne et aux Etats-Unis "plus importante qu'attendu".
Carrefour a chuté lourdement de 8,56% à 31,50 euros, plombé par la confirmation du profit warning lancé fin juin ainsi que par des ventes décevantes au deuxième trimestre. Sur cette période, le chiffre d'affaires du deuxième distributeur mondial derrière Wal-Mart a progressé de 6,7% à 23,7 millions d'euros, alors que les analystes du consensus Reuters tablaient sur 23,9 milliards d'euros. En France, les hypermarchés ont été particulièrement touchés, ralentissement de la consommation oblige.
Enfin une bonne nouvelle pour Thomson (+7,47% à 3,02 euros). L'action du spécialiste des technologies de l'image affiche l'une des rares progressions d'un marché parisien en forte baisse après avoir annoncé que le repli de son chiffre d'affaires sera moins important que prévu au deuxième trimestre. Depuis le début de l'année, le titre a perdu plus des deux tiers de sa valeur. Les problèmes de Thomson sont nombreux : une stratégie à laquelle les investisseurs ne croient pas, une forte exposition aux Etats-Unis, une dette élevée et un directeur général permanent qui reste encore à choisir…
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle en France a reculé de 2,6% en mai par rapport à avril. Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur un repli limité à 0,5%. Elle avait progressé de 1,5% en avril par rapport à mars. La production manufacturière, c'est-à-dire la production industrielle hors énergie et agroalimentaire, a, elle, baissé de 2,5% en mai par rapport à avril.
346 000 demandes d'inscription au chômage ont été comptabilisées lors de la semaine s'achevant le 5 juillet. Les économistes tablaient sur 395 000, après 404 000 la semaine précédente.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,5708 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.