Orpea bondit de 6,77% à 32 euros, porté par un chiffre d'affaires semestriel solide et des prévisions optimistes. Dans ces temps difficiles, la santé du français contraste avec celle de son concurrent britannique Southern Cross Healthcare Group, contraint le mois dernier à un profit warning. Pour Morgan Stanley, cette publication semestrielle offre un point d'entrée attractif pour un titre plein d'avenir. Comme le rappelle Orpea :"20 à 25% des personnes de plus de 85 ans souffrent d'un niveau de dépendance qui rend nécessaire d'entrer en institution pour se faire assister".
Orpea, acteur de référence dans la prise en charge de la dépendance, a enregistré un chiffre d'affaires pour le 1er semestre clos le 30 juin 2008 en hausse de 31,3% à 330,5 millions d'euros. A périmètre constant, le chiffre d'affaires a augmenté de 11,7%. Les ventes à l'international ont progressé de 85,7% à 36,4 millions d'euros. En France, le chiffre d'affaires s'est établi à 294,1 millions, en hausse de 26,7%.
Fort de ces bons résultats, le groupe a relevé son objectif de chiffre d'affaires 2008 de 665 à 680 millions d'euros et annoncé qu'il visait "des acquisitions ciblées, tant en France qu'à l'international". Orpea indique également avoir d'ores et déjà assuré un potentiel de chiffre d'affaires d'un milliard d'euros à l'HORIZON 2011. "Le groupe est tout à fait confiant dans la poursuite de cette croissance en 2008 et dans les années à venir", a déclaré le P-DG Jean-claude Marian.
Orpea a obtenu de nouveaux accords de financement pour des montants supérieurs à 150 millions d'euros. "Les circonstances économiques et financières actuelles devraient permettre au groupe de se voir proposer des opportunités d'acquisitions encore plus créatrices de valeur dans les prochains mois", a ajouté le dirigeant.
Morgan Stanley a accueilli avec enthousiasme la publication de ce chiffre d'affaires semestriel. Orpea a sous-performé l'indice sbf 120 de 120,7% depuis le début de l'année mais offre néanmoins un solide potentiel de croissance, a estimé le bureau d'études.
De plus, a ajouté le broker, Orpea a obtenu une ligne de crédit supplémentaire de 150 millions d'euros malgré le contexte fort peu propice à l'octroi de crédit. D'après lui, 75% de la dette du groupe est intégralement couverte pour les trois prochaines années et ne demande donc pas de besoin de refinancement à court terme.
Par conséquent, le bureau d'études a confirmé sa recommandation de Surpondérer le titre en portefeuille avec un objectif de cours de 47 euros.
(P-J.L)
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Orpea est aujourd'hui un des acteurs français majeurs sur les trois segments les plus porteurs de la dépendance : maisons de retraite, soins de suite, rééducation et, à travers sa filiale Clinea, un acteur significatif du secteur sanitaire : psychiatrie, soins de suite, rééducation et réadaptation fonctionnelle, médecine.
A travers ses 150 résidences retraite (14 053 lits), Orpea accueille les Personnes Agées dépendantes et au sein de ses 43 cliniques de moyen séjour (3 961 lits), Orpea, via sa filiale Clinea, accueille des personnes rendues temporairement dépendantes, dans les domaines des Soins de Suite, de la Rééducation Fonctionnelle et de la Psychiatrie. Le groupe intervient donc dans deux secteurs complémentaires :
-Le secteur des maisons de retraite - Dépendance permanente
-Le secteur des cliniques de moyen séjour et psychiatrie - Dépendance temporaire
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le groupe compte parmi les deux leaders du marché des soins longs.
- Les remaniements effectués en 2005-2006 (cession de Medidep, acquisitions en France et en Espagne) ont été pertinents.
- La société bénéficie d'un potentiel de croissance organique significatif sur un marché où les barrières à l'entrée sont conséquentes, tandis que sa fragmentation rend les opérations de croissance externe intéressantes.
- Selon la presse patrimoniale, Orpéa affiche la meilleure rentabilité de son secteur, avec une marge opérationnelle oscillante entre 13,5 et 14,5%. Celle-ci repose sur la taille critique de ses établissements, qui permet de couvrir des charges élevées.
Les points faibles de la valeur
- Même si la prime de valorisation est justifiée par la qualité des perspectives, certains brokers conseillent par prudence d'attendre un repli.
- Une opération d'envergure rendrait nécessaire la réduction significative de l'endettement, ce qui pourrait se traduire par une cession d'une partie du patrimoine immobilier.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
-La valeur est dépendante de la courbe de vieillissement de la population qui lui est actuellement favorable.
- Il faut tenir compte de l'évolution de l'offre, le Français bénéficiant pour le moment d'un avantage mais qui tend à se réduire.
-La valeur est sensible aux politiques publiques qui sont pour le moment à son avantage avec le lancement de l'allocation personnalisée à l'autonomie.
- Le groupe Orpea a réalisé un chiffre d'affaires de 545,6 millions d'euros en 2007, soit une progression de 31,5% par rapport à 2006, une performance supérieure à ses attentes. Selon Yves Le Masne, le directeur général délégué du groupe, l'accélération connue en fin d'année s'explique par une forte montée en puissance des activités à l'international.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Tiré par les efforts de prévention contre des menaces telles que la grippe aviaire, et par les lancements de nouveaux produits, le marché des vaccins fait preuve d'une belle vitalité. S'il ne représente que 2% des ventes de l'industrie pharmaceutique mondiale, le secteur croît néanmoins de 15%. En tenant compte de cette progression, les vaccins devraient représenter un marché mondial de 26 milliards de dollars en 2011, contre 15,6 milliards en 2007. Il s'agit d'un marché concentré, dominé par quelques intervenants dont Sanofi Pasteur, la filiale de Sanofi-Aventis, qui est leader mondial. Elle est suivie par le britannique Glaxo-SmithKline, puis par les américains Merck et Wyeth. L'activité de ces quatre groupes, constitue environ 80% du marché mondial. Les lancements de nouveaux vaccins, ayant le profil de « blockbusters », c'est-à-dire réalisant un chiffre d'affaires potentiel supérieur au milliard de dollars, dynamisent les ventes. Ces vaccins très innovants sont commercialisés à des prix beaucoup plus élevés, impactant positivement les marges. Ainsi le vaccin Prevenar de l'américain Wyeth contre les infections à pneumocoque comme la méningite, a généré des recettes mondiales de 2,4 milliards de dollars en 2007.