Très mauvais début de semaine pour UBS, qui plonge de 2,54% à 19,96 francs suisses, après avoir touché un plus bas de plus de dix ans à 19,54 francs suisses. Lourdement handicapée par la crise des "subprimes", la banque helvétique souffre d'une rumeur parue dans les colonnes du journal SonntagsZeitung, selon laquelle les autorités suisses s'apprêteraient à exiger une nouvelle augmentation de capital de la part de celle-ci. Selon le parlementaire Hans Kaufmann, UBS aurait besoin de « 40 milliards de francs suisses ».
Pire : des analystes cités par l'agence Reuters annoncent que les banques européennes devraient annoncer au titre du deuxième trimestre plusieurs milliards d'euros de dépréciations d'actifs supplémentaires. Une fois de plus, UBS serait la plus durement touchée. Ceux-ci tablent sur des dépréciations allant de quatre à huit milliards de francs suisses (2,45 à 4,9 milliards d'euros environ).
« Le sentiment envers les financières est au plus bas ; il a pris une orientation négative sur les informations publiées durant le week-end et selon lesquelles le fonds spéculatif Bridgewater anticipe un total de dépréciations lié à la crise du "subprime" de 1 600 milliards de dollars », souligne par ailleurs un trader de banque privée de Zurich cité par Reuters.
Vendredi, pourtant, UBS avait tenté de rassurer les marchés en annonçant que la banque comptait « atteindre ou rester légèrement en retrait du seuil de rentabilité » pour le trimestre clôturé le 30 juin.
Avec un total de 37 milliards de dollars de dépréciations, UBS était déjà à l'heure actuelle la banque européenne la plus touchée par la crise du crédit hypothécaire.
C'est justement pour éviter une répétition de cette crise que la Commission fédérale des banques (CFB) pourrait revoir à la hausse les garanties exigées pour les banques, tout particulièrement en matière de fonds propres.
Credit Suisse, qui pourrait tomber sous le coup de la même injonction, cède également du terrain à Zurich, subissant la plus forte baisse de l'indice smi après UBS.
(An. P.)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.