UBS s'adjuge 1,05% à 21,24 francs suisses après avoir gagné jusqu'à 8%. Le groupe financier helvétique a annoncé que ses résultats du deuxième trimestre «sont susceptibles d'atteindre ou de rester légèrement en retrait du seuil de rentabilité». Cette estimation de résultats, qui prend en compte un crédit d'impôts d'environ 3 milliards de francs suisses lié aux pertes passées du groupe, est supérieure aux attentes des analystes.
La perte essuyée par la banque d'investissement a effacé les contributions positives de la gestion de fortune et de la gestion d'actifs, a expliqué UBS.
Dans la banque d'investissement, le groupe a indiqué que «la détérioration continue du marché a provoqué des dépréciations d'actifs et des pertes sur les positions à risque». Celles-ci ont concerné en particulier les compagnies d'assurance spécialisées. UBS a cependant précisé que les dépréciations ont été atténuées par la réduction constante des expositions et par les bénéfices de couverture.
Par ailleurs, l'institution financière helvétique a prévenu que, dans le cadre des pertes enregistrées à cette date, ses comptes du deuxième trimestre intégreront un crédit d'impôt d'une valeur approximative de 3 milliards de francs.
Mauvaise nouvelle en revanche, les clients continuent de retirer leur argent des coffres d'UBS. Sans donner de chiffres précis, la banque a déclaré que l'afflux d'argent frais s'est révélé négatif au deuxième trimestre, en particulier en avril, avant de s'améliorer en mai et juin. La réputation d'UBS a été mise à mal par environ 38 milliards de dollars de dépréciations d'actifs depuis le début de la crise du subprime et par une enquête au sujet d'une affaire de fraude fiscale aux Etats-Unis.
Enfin, selon ses estimations, son ratio BRI de catégorie 1, une mesure de sa solidité financière, devrait être d'environ 11,5%. «Une nouvelle levée de fonds propres n'est pas nécessaire», a souligné UBS.
UBS dévoilera ses comptes le 12 août.
(C.J)
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Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.