Chahuté ces derniers jours, Deutsche Bank (+4,60% à 54,85 euros) rebondit à Francfort. La première banque allemande a décidé de réagir aux rumeurs d'une prochaine augmentation de capital. En déclarant qu'elle terminerait le deuxième trimestre sur un profit, la Deutsche Bank a éloigné l'hypothèse d'un appel aux marchés et apaisé du même coup les craintes des investisseurs. Mardi, le titre avait perdu 4,39% à cause de cette rumeur. Un analyste cité par Bloomberg a jugé cette mise au point réconfortante. La DB offre un bol d'air à un secteur bancaire noyé sous un flot de mauvaises nouvelles.
"En se basant sur ses attentes actuelles, la Deutsche Bank va faire état d'un bénéfice au deuxième trimestre", a indiqué le communiqué. De plus, "la banque ne s'attend pas à ce que la situation financière rende nécessaire un apport de capital supplémentaire".
DB a par ailleurs précisé que son ratio Tier 1 devrait rester aux alentours de 9%. Pour un analyste munichois cité par Bloomberg, "la banque devait faire quelque chose alors que le titre était sous pression. C'est une nouvelle réconfortante, et spécialement le fait que ratio Tiers 1 reste dans le haut des objectifs fixés par Deutsche Bank".
La banque allemande publiera ses comptes du deuxième trimestre le 31 juillet prochain. Affectée par la crise des subprimes, elle avait renoncé fin avril à ses prévisions pour 2008. Elle visait auparavant un bénéfice imposable de 8,4 milliards d'euros. Au premier trimestre, la Deutsche Bank avait essuyé une perte nette de 131 millions d'euros, la première depuis cinq ans.
(P-J.L)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.