Whirlpool plonge de 11,77% à 53,35 dollars à Wall Street. Le numéro un mondial de l'électroménager a lancé un avertissement sur ses résultats 2011 en raison d'un contexte économique difficile et annoncé la suppression de 5000 emplois. Ces suppressions concernent essentiellement l'Amérique du Nord et l'Europe, soit 10 % des effectifs de ces régions. "Nos résultats ont souffert de niveaux de demande récessionnaires dans les pays développés, d'un ralentissement dans les marchés émergents et de la forte inflation des coûts de matériels", a précise le PDG, Jeff Fettig.
Conséquence de cette décision, la firme de Benton Harbor (Michigan) va enregistrer 500 millions de dollars de dépenses de restructuration entre le quatrième trimestre 2011 et 2013. Les dépenses de restructuration devraient atteindre environ 160 millions de dollars cette année, contre de 75 à 100 millions de dollars attendus jusqu'à présent.
Pénalisé par la conjoncture et ces nouvelles dépenses, le groupe américain, connu pour ses appareils de marque Whirlpool, Maytag, KitchenAid, Jenn-Air, Amana, Brastemp, Consul, Bauknech, a lancé un avertissement sur ses résultats 2011. Il vise désormais un bénéfice par action (GAAP) compris entre 4,75 et 5,25 dollars, contre le bas de la fourchette de 7,25 à 8,25 dollars précédemment.
Au troisième trimestre, la firme américaine a réalisé un résultat net de 177 millions de dollars, soit 2,27 dollars par action, à comparer avec 79 millions de dollars et 1,02 dollar, un an plus tôt. Retraité des éléments non récurrents, le bénéfice par action est ressorti à 2,35 dollars, soit 33 cents de moins que le consensus. Le chiffre d'affaires a progressé de 2% à 4,6 milliards de dollars grâce à l'impact positif des changes. Le marché attendait 4,69 milliards de dollars.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
Les géants doivent s'adapter au renchérissement du coût des matières premières. Ainsi, Procter & Gamble a choisi de relever ses prix, mais de façon limitée (+3% en moyenne) pour ne pas perdre de clients. Ces derniers, qui se trouvent essentiellement dans les pays développés, risquent d'opter pour des produits moins coûteux dans un contexte de crise. L'entreprise choisit donc de contraindre ses marges pour maintenir ses parts de marché. Unilever a également opté pour une stratégie de relèvement des prix. Après avoir relancé son activité en 2009 et 2010 au moyen de baisses de prix, son dirigeant, Paul Polman, est parvenu à accroître les résultats du géant anglo-néerlandais en relevant les tarifs. Au premier semestre, sa marge d'exploitation n'a reculé que de 0,2 point, alors que les analystes attendaient un repli de 0,5 point. Le groupe prévoit un bond de 15% du prix des matières premières cette année, mais il considère néanmoins que les hausses de tarifs déjà réalisées le couvrent à 90% contre ce mouvement.